1er bilan après 9 mois d'entrepreneuriat

Hello la compagnie,

Cela fait déjà 9 mois que les trois compères se sont lancés dans la grande aventure de l'entrepreneuriat. 9 mois c'est le temps pour une mère d'enfanter son bébé, pour mes 3 compères c'est un peu plus long que ça ... Néanmoins, en 9 mois ils ont vécu beaucoup de choses (plus ou moins intéressantes d'ailleurs ... ) et c'est la raison pour laquelle j'ai décidé de leur donner la parole aujourd'hui. Pas de panique cher lecteur, c'est tout de même moi qui vais mener la danse (faut pas non plus qu'ils pensent que je vais leur laisser les commandes de ce blog).

Vous avez décidé il y a 9 mois de lancer votre startup. Où en êtes-vous ?

Alexis : « Après une première période de brainstorming autour du projet j’ai commencé, en Décembre, à m’atteler à découvrir mon nouveau métier sur le tas : UI/UX Designer. En clair je dessine, version après version, le fonctionnement, le visuel et l’apparence de l’appli! Tout changement dans le projet implique des changements dans le design du produit, nous en sommes donc aujourd’hui à plus de 20 versions, mais c’est pour le mieux ! Grâce au prototypage (maquette animée de l’application) nous sommes en phase de tests et les retours sont, dans l’ensemble, très positifs ! »

Pierre : « Déjà 9 mois … ! Le temps file à une vitesse incroyable ! En tant que responsable de la communication B to C (en gros la communication de l’entreprise vers les consommateurs) j’ai choisi les outils qui allaient nous permettre de communiquer avec nos futurs utilisateurs. Chaque outil ayant une utilité propre :

Facebook pour être le relai de diffusion des articles de notre blog et solliciter nos fans sur divers problèmes que nous rencontrons. Instagram pour découvrir les coulisses de notre startup, avec des informations moins institutionnelles et plus fun. Aujourd’hui nous avons près de 850 fans sur Facebook et à peu près 300 suiveurs sur Instagram. C’est pas mal, mais nous pouvons faire beaucoup mieux ! »

Frédéric : “Les choses avancent à grand pas ! Depuis quelques semaines notre aventure prend un tournant décisif pour l’évolution de notre produit. Nous venons de terminer les visuels et le prototypage de notre application, c’est à dire que nous avons un outil ressemblant fortement à notre futur produit. Nous descendons dans la rue et nous faisons essayer notre application à des inconnus. Nous avons d’excellents retours !

Les personnes sont enthousiastes et très réceptives, ils aiment notre idée et notre valeur ajoutée. Les remontées nous permettent de prendre en compte les remarques, interrogations et incompréhensions. Grâce à cela, nous améliorons notre produit chaque jour afin qu’il réponde aux besoins de nos futurs utilisateurs.

Nous prévoyons de grands changements et de grandes avancées pour les prochains mois. Bien sûr Ginto vous tiendra au courant de chaque moment important de notre aventure.”

Quels ont été les plus grands moments de solitude ?

Alexis : « Comme évoqué : je m’occupe de l’interface utilisateur (UI) et de l’expérience utilisateur (UX), donc en clair la façon dont fonctionne l’appli, son look est donc mon bébé ! Et les critiques sont parfois difficiles à entendre quand on a le nez dedans depuis des mois ! Mais une fois passés ces instants de solitude (et parfois de colère, soyons honnêtes), il faut apporter les modifications qu’impliquent ces critiques et dans une très grande majorité des cas les modifications ne sont que du bonus ! Message pour les futurs testeurs: soyez durs avec nous ! Ce n’est que comme ça qu’on vous livrera le meilleur produit ! »

Pierre : « Je n’ai pas eu de vrais moments de solitude dans mon travail. C’est l’avantage de travailler à trois dans un bureau de 12m carré … Non plus sérieusement je crois que mon plus grand moment de solitude a été le départ de Charles quelques mois après le début de l’aventure. Ca fait toujours mal au cœur de voir partir son meilleur pote… Après il m’arrive d’avoir quelques moments de solitude lorsque je parle avec des développeurs… Ils ont un langage qui peut parfois laisser pantois… »

Frédéric : « Au début de notre aventure, nous avons eu la chance d’avoir le retour d’Oussama Ammar sur la solitude entrepreneuriale face à cette montagne appelée le « marché ».

« L’aventure d’un entrepreneur c’est comme une traversée en mer. Lorsque vous êtes sur le port prêt à partir, tout le monde vous encourage et vous félicite d’avoir choisi cette aventure. Cependant lorsque vous êtes seul en mer, vous êtes face à vous-même, maitre de vos choix, de vos décisions et de vos erreurs . Personne ne sera là pour vous aider à vous sortir du pétrin ».

Pour ma part, ma plus grande solitude fût dans la recherche d’un développeur, de pitcher l’idée devant de nombreux partenaires potentiels sans même susciter une once d’intérêt à notre égard. »

Quelles ont été vos plus grandes victoires ?

Frédéric : “Les victoires sont rares mais elles ont toutes une chose en commun : Une sensation d’invincibilité, de joie extrême et d’une gueule de bois le lendemain.

Ma plus grande victoire fût notre entrée chez Pfactory. 5 mois de travail sur la mise en place de notre idée, l’élaboration du concept, du business plan et des objectifs d’évolution. Les dirigeants de cet accélérateur sont des entrepreneurs chevronnés. Entendre de leur part : J’aime votre idée, je crois en vous, je veux vous suivre dans cette aventure fût pour moi un moment de consécration.”

Alexis : « Entrer à PFactory est un des moments les plus forts de notre parcours puisque cela validait le besoin que nous avions décelé, notre réponse à ce besoin et notre façon d’apporter cette réponse ! On entend souvent que nos idées et notre projet sont bons, mais quand cette validation est apportée par des professionnels reconnus de l’entrepreneuriat qui, en plus, vous nous aider dans cette aventure…Enfin vous voyez quoi! Et à chaque fois qu’on sent chez un testeur l’envie réelle d’essayer le produit, c’est très exaltant ! »

Pierre : « Comme l’a parfaitement dit Alexis, le fait d’intégrer PFactory a été un vrai bon moment de joie. Alexis avait déjà présenté le projet une première fois lors de son oral de mémoire de fin d’étude. Ce jour là Bertrand Bigay, Président de PFactory avait eu des mots assez dur envers notre projet et sa viabilité. Nous n’avons pas lâché le morceau, nous sommes reparti au boulot. Le jour où nous lui avons a nouveau présenté le projet et qu’à la fin de notre présentation il nous dit « Là les mecs, vous m’avez scotché ! », c’était notre première grande victoire ! Nous en avons eu quelques autres mais celle ci reste spéciale… »

Quelles leçons avez vous tiré de ces 9 mois de travail ?

Frédéric : « J’ai appris deux leçons durant ces 9 mois de travail. Prendre du recul sur son travail et aller à la rencontre de ses futurs utilisateurs.

Vous savez nous travaillons toute la semaine sur notre produit, il est compliqué de prendre du recul sur les idées que nous mettons en place, de savoir si nous prenons la bonne direction. Il est important de débrancher son cerveau et de se poser les bonnes questions, de se mettre dans la peau d’un utilisateur et de se dire : Est-ce que j’utiliserais ce produit dans ma vie de tous les jours ? Cet exercice est très intéressant à faire.

Ce qui nous fait arriver sur la deuxième leçon : Rencontrer ses futurs utilisateurs. Ils sont le moyen d'avoir de vrais retours sur toutes nos idées. Généralement, lors des entretiens, ils ne nous ménagent pas. Nous entendons souvent des « Ca, je n’aime pas ; changez la couleur ; c’est quoi l’intérêt de cette fonction ; on ne comprend rien à votre produit ». Vous n’imaginez même pas le potentiel de ces retours, ils nous permettent de « pivoter » et d’apporter les améliorations nécessaires pour faire tendre notre produit vers l’exceptionnel. »

Alexis : « Essayer → tester → comprendre pourquoi ça n’a pas marché → se remettre en question → apprendre → recommencer …. tout le temps !!

Il ne faut jamais être trop sûr de soi lorsque l’on crée une entreprise car chacun a des certitudes sur son travail, sa vision du projet, l’acceptation par le public, etc. Or très souvent, même au sein de l’équipe porteuse du projet les points de vues, comment chacun la voit, et ce que l’on veut en faire est différent ! On développe une très grosse capacité de remise en question !

Enfin le réseautage est extrêmement important car l’avis du public cible est très important, mais l’avis d’autres porteurs de projets qui connaissent, ou ont connu les mêmes problématiques, est d’une grande aide ! »

Pierre : « La plus grande des leçons que je tire de ces 9 mois de travail c’est que la persévérance dans le travail l’écoute active des conseils et leur mise en pratique permettent de faire de grandes choses sans trop trop se tromper. »

Quelles sont pour vous les plus grandes qualités à développer lorsque l’on crée sa startup ?

Pierre : « L’écoute, la persévérance et le courage. »

Frédéric : “Sans aucune hésitation : La vision, la passion et l’amour de son produit. Le monde de la création, des concepts et de la startup est très particulier. Pour avancer efficacement, il faut trouver et actionner les leviers importants pour être impactant et convainquant, que ce soit dans l’élaboration, l’explication ou la démonstration du produit.

Marc Zuckerberg, Nick Woodman ou même Dietrich Mateschitz ont une chose en commun : une vision propre à eux même. Voilà le secret de la réussite.

Vous savez pourquoi Steeve jobs était toujours habillé d’un simple jean et d’un pull noir ? Car son produit était plus important que lui-même. Il voulait que les personnes viennent uniquement pour son produit. Regardez une de ces vidéos lorsqu’il vous présente l’Iphone ou l’Ipad, vous comprendrez ce qu’est : la passion et l’amour d’un produit.

Alexis : « Remise en question, écoute des problèmes, capacité à travailler beaucoup et vouloir apprendre toujours plus ! »

Si vous deviez retenir un souvenir de ces 9 mois de travail ?

Alexis : « La réaction des dirigeants de PFactory lorsqu’on leur a fait une présentation (notamment en vidéo) de notre projet ! »

Pierre : « La fierté de mes proches et plus particulièrement de ma fiancée Claire lorsque je leur ai annoncé que nous intégrions l’accélérateur de startup PFactory. »

Frédéric : “Le souvenir que je retiendrai longtemps est notre premier pitch devant 200 personnes. La sensation des mains moites, des gouttes de sueur grosses comme des sceaux d’eau, des jambes tremblantes et une voix incertaine ! Un gros moment de stress mais aussi une très bonne expérience.”

Quelles sont vos plus grandes appréhensions pour le futur ?

Alexis : « Évidemment l’acceptation par le public du projet !! Nous sommes certains du potentiel de diffusion de notre application, mais il faut avoir le bon timing! N’arriver ni trop tôt, ni trop tard… Avoir la bonne façon de le présenter, le bon message, le bon positionnement, etc. mais avec le nombre d’applis qui sortent tous les jours, la chance est un élément non négligeable ! Mon père me dit souvent que “la chance ça se provoque”, alors nous préparons les meilleures conditions possibles, mais tout n’est pas entre nos mains. »

Pierre : « Ma plus grande crainte c’est que notre produit ne plaise pas aux internautes. Que nous soyons passé à côté de choses essentielles et que, par conséquent, notre application ne corresponde absolument pas aux besoins de notre public cible. Il y a une citation que j’aime beaucoup et que nous avons intégré dans notre façon de travailler : « La meilleure façon prédire le futur, c’est de le créer ». Notre meilleure façon de lutter contre cette appréhension c’est de connaître parfaitement les internautes, c’est de tester chaque idée auprès d’eux, c’est d’avoir le courage de recommencer encore et encore. »

Frédéric : « L’entrée des investisseurs , c’est extrêmement compliqué et chronophage. Nous devons rendre des comptes, atteindre des objectifs, connaitre une croissance stable et durable. »

En quoi ce projet a-t-il changé votre vision sur l’entrepreneuriat … ?

Pierre : « Pour moi un entrepreneur c’était forcement quelqu’un qui réussit dans la vie. On ne présente jamais dans les journaux, à la télévision ou lors de meet up les gens qui échouent … C’est peut être bête à dire mais il y a beaucoup plus de gens qui échouent que de gens qui réussissent … Me lancer dans l’entrepreneuriat c’est donc accepter de potentiellement faire parti des 97 % qui échouent. C’est un métier risqué, stressant, épuisant. Mais c’est aussi un métier dans lequel on apprend à apprécier la moindre petite victoire, c’est un métier où l’on découvre le monde qui nous entoure, c’est un métier qui nous donne la possibilité de créer le monde dans lequel on souhaite vivre. C’est quand même super chouette ! »

Alexis : « On ne connaissait en fait rien sur l’entrepreneuriat ! On s’imaginait que ce serait dur, mais que ce serait gratifiant : c’est en fait beaucoup plus dur que prévu, mais les bonnes nouvelles et les succès sont en fait beaucoup plus gratifiants que prévu ! En revanche ma vision de ce qu’est un entrepreneur a changé : Dans une entreprise classique quelqu’un s’occupe du produit, un autre de le vendre, un autre de communiquer, un autre de la compta, du juridique, et la liste est encore longue… Un entrepreneur est quelqu’un qui doit savoir, et pouvoir, gérer TOUTES ces problématiques!! On doit devenir une sorte de couteau suisse des métiers! ^^ »

Frédéric : “ Vous savez avant pour faire les malins devant les copains on disait « ouais mec, on va devenir entrepreneur parce qu’on a eu une idée en or, on crée le produit et on devient un incontournable du marché ! »

L’idée est toujours la même sauf qu’elle n’est pas si simple que sur le papier. Cette aventure n’est pas un long fleuve tranquille, nous somme exposés à de nombreux problèmes, parfois sans avoir les réponses.

Ce projet a changé ma vision sur l’entreprenariat : Rester humble et foncer sans se retourner”

Un dernier mot ?

Alexis : "Tranks"

Pierre : "Cacahuète"

Frédéric : "Pâté"

Comments

[Sylvain]

Bonjour,
Après avoir lu ce récit, je me revois à mes débuts dans l’entrepreneuriat ! Sauf que j’ai utilisé un outil RH comme celui de http://www.novrh.com/ pour analyser les objectifs visés dans mon business plan. Il faut dire que le logiciel m’a été d’une grande aide, car j’ai pu mesurer l’efficacité de mes activités d’entreprise… D’autre part, je suis bien d’accord lorsqu’Alexis dit qu’il faut toujours recommencer si notre projet ne marche pas. Bonne continuation à vous !